Film américain (titre original : A Beautiful Mind), réalisé par Ron Howard, d’après le livre de Sylvia Nasar, sur un scénario de Akiva Goldsman, sorti en Belgique le 13 février 2002 (USA 2001), avec Russsel Crowe dans le rôle du Pr Nash.
John Nash est un scientifique de génie constamment occupé à chercher la solution mathématique originale et révolutionnaire. Son impuissance et ses frustrations le mènent graduellement vers une schizophrénie paranoïaque. Sa femme assiste impuissante à sa descente aux enfers. Tous deux vont devoir endurer de terribles épreuves pour que John arrive à résoudre l’énigme la plus importante de sa carrière : la préservation de sa sanité.
Les quelques lignes qui suivent ne sont pas une critique cinématographique de ce film dramatique émouvant et de facture hollywoodienne.
J’attire l’attention sur cette œuvre uniquement parce qu’il s’agit d’un merveilleux exemple d’application des principes de contrôle conscient. Dans un cas extrême et bien particulier, il est vrai. Malheureusement tous les schizophrènes ne peuvent en faire autant et s’en sortir si bien. Il est des altérations de la personnalité et du système nerveux qui rendent tout travail conscient impossible. Ce fut le cas du schizophrène pressenti avant le Pr Nash pour être le sujet de ce film et qu’il fallut oublier car il fit la une des journaux après l’assassinat de son épouse. Heureusement pour les producteurs, avant la réalisation du film.
Je conseille le film Un homme d’exception parce qu’il montre clairement les différentes étapes suives par le héros pour arriver à gérer les manifestations conscientes de sa maladie, qui sont les mêmes que celles que doit franchir tout un chacun pour changer et surmonter une habitude.
C’est ce processus concret et universel qui a attiré mon attention. Le héros du film a trouvé le chemin tout seul pour cohabiter avec sa schizophrénie paranoïaque. C’est en cela qu’il est un homme d’exception.
Dans la première partie du film, il est parfaitement inconscient d’être malade. C’est l’obscurité totale. Il ne sait pas. Il croit que ce qu’il vit est la réalité. Il ne réalise pas que les personnages qui lui dictent sa conduite sont le produit de son imagination malade et il refuse toute aide extérieure. Il est prisonnier de son propre esprit et le neurologue qui le soigne ne croit pas la guérison possible à cause de cela même.
Vient ensuite le choc avec la réalité. La prise de conscience de l’horreur de la réalité. Dans le film, ce premier choc vient de l’extérieur : son épouse vient lui rendre les enveloppes top secret qu’il déposait dans un endroit mystérieux et qui ne sont jamais parties. A partir de ce moment-là, il accepte qu’il ne fonctionne pas comme tout le monde, qu’il est a-normal, mais reste impuissant devant ses démons intérieurs qui réussissent encore à lui faire perdre le sens de la réalité.
Plus tard dans le film vient un second choc : un choc intérieur cette fois-ci. Il supplie son épouse de ne pas signer son internement car il ne supporte pas l’idée de finir ses jours dans un asile psychiatrique. Elle allait s’y résigner car il devenait dangereux pour son entourage, mais il finira par la convaincre quand il lui affirmera ne plus croire à la réalité des personnages qui lui apparaissent, car la petite fille qu’il voit depuis des années ne grandit ni ne vieillit jamais. C’est la preuve de son irréalité.
A partir de ce moment-là commence le long travail sur soi : constamment inhiber le désir de répondre aux sollicitations de ces personnages dont il ne peut empêcher les manifestations, mais qu’il sait être le produit de son imagination et non pas la réalité. Il doit constamment rester vigilant pour ne pas oublier et leur donner leur juste place. Vers la fin du film, une scène caractéristique est celle où il s’assure de la réalité du journaliste qu’il a sous les yeux avant de lui accorder une interview en demandant à une de ses étudiantes si elle confirme sa présence.
Sur la toile :
1947. John Forbes Nash Jr. entre à Princeton pour des études de mathématiques supérieures. Précédé d’une flatteuse réputation, le « mystérieux génie de Virginie » s’est vu attribuer la bourse la plus prestigieuse de cette université fréquentée par les meilleurs jeunes espoirs de sa génération. C’est là son seul atout, car Nash détone au milieu de ces étudiants aisés et sophistiqués. Ses origines modestes, son tempérament farouche, sa maladresse rédhibitoire avec les filles, son arrogance et son incorrigible manque de tact en font un détestable compagnon. En vérité, Nash n’a qu’une obsession : trouver un concept original qui lui permettrait de laisser sa marque dans ce département où règne une intense compétition.
Une virée dans un bar local, où il improvise une stratégie collective de séduction à l’intention d’une blonde pulpeuse, sera le détonateur, longtemps attendu, de son inspiration. Nash élabore en quelques jours sa « théorie des jeux », qui bouleverse les sacro-saintes doctrines économiques d’Adam Smith. Il devient le héros de Princeton et une nouvelle vie commence pour lui…
Au début des années cinquante, John Nash enseigne au Massachussetts Institute of Technology. La guerre froide fait rage, et le jeune professeur ambitionne de se rendre utile. Un mystérieux représentant du Département de la Défense, William Parcher, le recrute pour ses prodigieux talents de déchiffreur. Sa mission, périlleuse et ultra-confidentielle, consistera à décrypter dans la presse les messages secrets d’espions russes, censés préparer un attentat nucléaire contre les Etats-Unis…
Nash épouse à la même époque une belle étudiante, Alicia, à laquelle il s’interdit cependant de révéler ses activités. Sa mission vire bientôt à l’obsession, revêtant une tournure de plus en plus dramatique. Poursuivit, épié, menacé par les agents ennemis, Nash craque après avoir essuyé le tir de ses persécuteurs et doit être interné d’urgence. Son psychiatre, le Dr. Rosen, diagnostique une schizophrénie paranoïde…
Alicia, bouleversée, fait face et s’engage dans un long et difficile combat pour sauver leur couple. Luttant avec le même courage obstiné contre la maladie, Nash réussira au fil des ans à en surmonter les manifestations les plus graves. En 1994, reconnu comme l’un des plus grands mathématiciens de son temps, il recevra le Prix Nobel en sciences économiques – une victoire de l’esprit autant que du cœur…
Athanase Vettas
Brussels – Belgium – E.U.
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