La Technique Alexander

”Quelle que soit l’activité concernée, à chaque instant de notre vie, chacun de nous met en œuvre, sans y penser, une certaine manière d’utiliser sa propre personne pour atteindre ses objectifs.

A la charnière entre le 19ème et le 20ème siècle, le comédien Frederick Matthias Alexander (1869-1955) a été amené à étudier de très près cette question un peu bizarre, tout d’abord à des fins personnelles, et par la suite, il a découvert que l’usage que l’individu moyen fait de lui-même dans ses diverses activités limite toujours plus ou moins la qualité de ses performances. Il a également mis en évidence le fait qu’un usage de nos mécanismes non adapté aux principes de leur fonctionnement naturel, tout en constituant un obstacle plus ou moins important vis-à-vis de l’exécution correcte de l’activité concernée et de l’obtention de l’objectif désiré, interfère avec ce fonctionnement naturel, exerce une influence néfaste et permanente sur les organes constituant ces mécanismes, et finit par engendrer, sur le long terme, toutes sortes de déformations et maladies chroniques, et en fin de compte, des vies qui auraient pu être plus réussies.

L’usage de soi est une donnée sous-jacente à l’existence. Presque insaisissable bien qu’omniprésent, il se développe en fonction de notre environnement socioculturel, de notre vécu, de notre éducation, de notre profession, de certaines prédispositions… Il se situe à un niveau global : jamais purement mental, jamais purement physique. On ne peut le modifier directement : cela reviendrait à cultiver les procédures mêmes que l’on souhaite changer !! En fait, il ne peut y avoir de véritable changement de l’usage de soi sans un changement correspondant de la personne, non seulement dans ses attitudes mentales et physiques les plus fondamentales, mais aussi dans la clarté de la perception qu’elle a d’elle-même. En travaillant sur nos habitudes corporelles, la Technique FM Alexander permet de prendre conscience de schémas d’utilisation de plus en plus nombreux, et par conséquent, de développer notre capacité à contrôler nos réactions psycho-physiques aux diverses circonstances de la vie, que les stimuli proviennent de l’intérieur ou de l’extérieur de l’individu.

Il est communément admis que, sur le long terme, les décisions et les choix d’après lesquels nous nous comportons envers nous-même déterminent pour une large part la qualité de notre vie. Le problème, c’est que l’usage de soi se développe par nature de manière complètement subconsciente, instinctive et irraisonnée, exactement comme chez le chat ou le chien, et qu’à l’heure actuelle, une conduite fondée sur des habitudes qui se sont mises en place de manière instinctive et irraisonnée n’est plus susceptible d’offrir des réponses adaptées à un environnement civilisé de plus en plus complexe, et qui évolue de plus en plus rapidement au fil des générations. Alexander disait lui-même : “The conscious mind must be quickened.”

Renaud Person , élève de la Technique Alexander La Technique Alexander – Une mini-introduction (2005)

”Complete understanding of the system can only come with the practice of it. All I need say in this place is that I am sure, as a matter of personal experience and observation, that is gives us all the things we have been looking for in a system of physical education: relief from strain due to maladjustment, and consequent improvement in physical and mental health; increased consciousness of the physical means employed to gain the ends proposed by the will and, along with this, a general heightening of consciousness on all levels; a technique of inhibition, working on the physical level to prevent the body from slipping back, under the influence of greedy ‘end-gaining,’ into its old habits of malco-ordination, and working (by a kind of organic analogy) to inhibit undesirable impulses and irrelevance on the emotional and intellectual levels respectively. We cannot ask more from any system of physical education; nor, if we seriously desire to alter human beings in a desirable direction, can we ask any less.

Aldous Huxley English writer (1894 – 1963)Ends and Means – 1937

”Mr Alexander has done a service to the subject by insistently treating each act as involving the whole integrated individual, the whole psychophysical man. To take a step is an affair not of this or that limb solely but of the total neuromuscular activity of the moment – not least of the head and neck.

Sir Charles Serrington (1857 – 1952)1932 Nobel Prize winner for medicine

”In the present state of the world it is evident that the control we have gained of physical energies, heat, light, electricity, etc., without first having secured control of ourselves is a perilous affair. If there can be developed a technique which will enable individuals really to secure the right use of themselves, then the factor on which depends the final use of all other forms of energy will be brought under control Mr Alexander has evolved this technique.

Professor John Dewey (1859 – 1952)American philosopher

”How, then, is poise to be acquired if lost or defective? The shortest road towards neuromuscular education of the body is doubtless at the hands of skilled people who practise an appropriate technique. The technique designed by Alexander is appropriate because it is based on the fundamental biological fact that the relation of the head to the neck is the primary relationship to be established in all proper positioning and movement of the body. But, if we are not so fortunate as to have an expert personal assistance, can the individual do anything? Alexander himself holds little hope for the unassisted person beyond the patient process of self-correction relative to movement before a mirror which he followed out himself in improving the use of his own body and in discovering the importance principles at which he arrived.

Raymond Dart (1893 – 1988)Anatomist and anthropologist